En ce temps là, la vie paysanne est très difficile, les gens sont tenaces, vigoureux et durs au labeur avec un sens des réalités découlant d'une âme bien trempée. Cet ensemble est accompagné d'un sens très soutenu de l'économie, qu'on pourrait dire de nos jours, une économie démeusurée. Ne pas gaspiller est naturel. Ils ont pour coutume de reproduire l'enseignement de leurs ancêtres. Si on observe bien, on s'apercoit qu'il y a chez eu une douceur accompagnée d'une rudesse à l'image de leur région tourmentée par ses reliefs volcanique et ses températures froides, le tout étant fleuri d'un magnifique patrimoine historique. Nous ne devons pas nous étonner de constater qu'ils ont le sourire un peu avare envers les étrangers et avec ceux qui ont vendu leur âme pour aller vivre en ville. C'est pourquoi, si vous sentez un brin d'isolement vous envahir en leur compagnie, souvenez vous que leurs mots ont parfois perdu le sens de la conversation , tout simplement par méfiance .
Robert Louis Stevenson dira, qu'ils ressemblaient à une vraie montagne Polonaise. Que la population était un peu rebelle et farouche. Comme confinée dans une forme de forteresse naturelle. Ils se chamaillaient, ils se haïssaient, se détestaient, se dénigraient et se calomniaient réciproquement sauf quand il s'agissait de traiter une affaire ou de se donner l'un aux autres pour des démentis dans une dispute de cabaret.
Je tiens pourtant à signaler que dans son aventure, R.L.Stevenson à obtenu leur aide dans ses préparatifs et l'achat de Modestine au marché du Monastier sur Gazeille. Tout le monde marchandait à sa façon dans un vrai brouhaha pendant 1/2 heure. Ce qui fut célébré ensuite, par une illustre tournée de chopines et un diner.
Stevenson se souviendra que le père Adam pleura quand il lui acheta Modestine, Une larme laissait apparaitre sur son visage un sillon propre jusqu'au bas d'une joue.
Allez !! un p'tit tuyau dans une recette de la région, via l'ancien temps comme celui-ci
Pour faire en peu de temps de l'hypocras qui
soit excellent.
Pour quatre pintes de vin, vous préparerez
les drogues qui suivent, une livrede bon sucre fin, deux onces de bonne
canelle concassée grossièrement, une once de graine de paradis, autant de cardamomum, et deux grains d'ambre gris du plus exquis, broyée au mortier avec du sucre candi; vous ferez de toutes ces
drogues un sirop clair, que vous purifierez en le passant deux ou trois fois à l'étamine, et vous mélangerez le dit sirop avec quatre pintes d'excellent vin, et vous en aurez le meilleur hypocras
que l'on puisse boire.
Chaque village possède son histoire. Stevenson ne cherchera pas à connaitre l'histoire de Jean Baudoin né en 1590 à Pradelles, alors qu'il traversera le village pour aller sur Langogne. Jean Baudoin , fidèle lecteur de la reine Marguerite, puis rattaché au Maréchal Louis de Marillac. Il deviendra ensuite l'un des premiers membres de l'Académie Française. Par contre Stevenson se rappellera et notera dans son livre l'histoire de L'auberge rouge située sur un plateau dans des lieus reculés de tout, aux conditions difficiles, dans une nature de paturages et de forêts à côté de Pradelles. On y tuait les voyageurs. Cette histoire se passa entre 1807 et 1833. De nos jours et malgré un procès et l'arrestation des occupants, cette auberge garde encore ses secrets et restera une énigme judiciaire à jamais résolue.
Pradelles est un nom occitan, diminutif de prada petite prairie, nom de domaine et de hameau de la haute-loire .